Thème spécial de la conférence
Joël Chevrier & Marion Voillot
Mercredi 14 avril 2021 09:30-10:30
Dans une approche interdisciplinaire entre le CRI, l’IRCAM-STMS et le CRD ENS Paris-Saclay/ENSCI-Les Ateliers, nous explorons un nouveau paradigme : placer le corps en mouvement au cœur de nos interactions avec les technologies numériques. Dans une démarche alliant Science & Design, nous créons plusieurs dispositifs inclus dans des scénarios pédagogiques testés au sein d’environnements d’apprentissage tels que les écoles. Ces dispositifs sont vecteurs d’expériences sensibles, c’est-à-dire qu’ils sollicitent le geste, les sens ainsi que la collaboration et la créativité des apprenant.e.s. Nos travaux s’appuient sur des technologies connues (capteurs de mouvement, objets connectés) ou exploratoires (textile électronique, espace interactif), ainsi que le développement de nouveaux environnements informatiques. La création de ces interfaces nourrit de nouveaux questionnements dans le domaine de l’IHM, à la fois techniques, culturels, sociétaux et éthiques, en lien avec le monde de l’éducation.
Joël Chevrier est Professeur de Physique à l’Université Grenoble Alpes. Il est chercheur associé au CRI Paris de l’Université de Paris depuis 2018.
Avec le collectif recherche Sciences&Design MotionLab@CRI Paris,qui rassemble chercheurs, designers et acteurs de terrain, il explore comment le corps en mouvement peut venir au cœur des apprentissages dans un monde où les capteurs de mouvement liés aux technologies numériques omniprésentes, sont partout. Il supervise ainsi 3 thèses (Sports, Santé, Éducation) en collaboration avec l’IRCAM, l’ENSCI Les Ateliers, le Muséum National d’Histoire Naturelle, l’Hôpital Necker et l’Institut des Sciences du Sport-Santé de Paris.
Marion Voillot est architecte et designer, est actuellement doctorante au sein du CRI (Université de Paris/INSERM), de l’IRCAM-STMS et du CRD (ENS Paris Saclay / ENSCI-Les Ateliers). Dans une démarche interdisciplinaire, elle crée son écosystème de recherche à la frontière du design, de l’Interaction Homme-Machine et de l’éducation. Son projet de recherche porte sur la création d’interfaces tangibles qui permettent de placer le corps au cœur de l’apprentissage et d’explorer ainsi un nouveau paradigme pour l’éducation à la petite enfance.
En 2018, elle co-fonde Premiers Cris avec Lisa Jacquey, collaboratoire de recherche sur la petite enfance du CRI. En 2019, Marion Voillot est co-finaliste de la Bourse Agora pour la Recherche en design, avec Claire Eliot, et lauréate du Prix de Recherche-Action de la Fondation Mustela.
Conférence Alt
Nicolas Hubé, Université de Lorraine
Jeudi 15 avril 11:00-12:30
Depuis une vingtaine d’années, l’écosystème informationnel de la politique a été profondément transformé. La frontière entre profanes et professionnels de l’information politique tend à s’estomper. Le citizen journalism ainsi que son miroir militant des alternative media produisent un nombre de plus en plus important de nouvelles et de commentaires qui tendent à saturer l’espace public. L’air est au relativisme par rapport aux faits, aux évidences et aux savoirs. Les faits dits « alternatifs », les rumeurs et les théories complotistes sont placés sur un pied d’équivalence avec les informations diffusées par les journalistes de métier. Grâce aux réseaux socionumériques, tout un chacun peut diffuser des informations erronées pour tenter d’en tirer un avantage : attenter à la réputation d’un adversaire politique, parasiter la communication officielle, contester les médias établis. Dans ce système caractérisé par la critique permanente des gouvernants et la concurrence des interprétations, lancer ou alimenter une controverse est un moyen de s’assurer une visibilité médiatique, d’exister dans le jeu. La digitalisation de l’information crée une impression de transparence totale des acteurs et des institutions politiques. La guerre du spin sur l’opinion serait devenue l’arme essentielle du jeu politique. Depuis Trump, les mouvements populistes semblent tirer profit de ce nouveau jeu politique. Nous reviendrons dans cette communication sur ces transformations générales de l’espace public et médiatique contemporains et sur ce qu’elles font aux structures politiques de nos démocraties. Nous y verrons notamment que tout n’est pas le seul fait de la digitalisation du monde. Nous nous attarderons ensuite sur la part prise par cette digitalisation du politique au succès des mouvements populistes. Nous étudions les variations du discours des partis réputés populistes en France sur les réseaux pendant les périodes de campagne et de routine ainsi que celles des mouvements populistes en Europe pendant le premier confinement européen. Les communications digitales des leaders ainsi que les réseaux de followers qu’ils mobilisent mettent en évidence, non seulement des idéologies opposées, mais également des usages très différents de la rhétorique populiste.
Nicolas Hubé est professeur des Universités en sciences de l’information et de la communication à l’ INSPE de Lorraine (Université de Lorraine) et membre du Centre de Recherche sur les Médiations (CREM) où il codirige l'une des équipes: Praximedia (Journalisme, espace public, représentation). Il a été jusqu’en 2019 maitre de conferences à l’UFR de science politique de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne où il a dirigé le master de communication politique et institutionnelle. Ses travaux portent sur la sociologie comparée de la communication politique et du journalisme, sur la sociologie politique de l’Union européenne et des opinions, ainsi que sur les politiques publiques d’information des institutions publiques.
Ses travaux actuels portent sur le populisme dans le cadre d’un projet H2020 Project DEMOS Democratic Efficacy and the Varieties of Populism in Europe pour lequel il pilote l’équipe française. Il co-pilote également l’équipe nationale dans le cadre du projet international Journalistic Role Performance. Il travaille aussi sur un projet interdisciplinaire en humanités numériques avec l’INA et le LIMSI (CNRS-Paris Saclay) sur le développement d’un outil semi-automatique d’analyse des interviews et des rôles politiques télévisés (OOPAIP)
Conférence internationale
Prof. Harri Oinas-Kukkonen, University of Oulu, Finland
Vendredi 16 avril 2021 16:30-17:30
The presentation will introduce the Persuasive Systems Design (PSD) model and the Behavior Change Support Systems framework (BCSS) for designing, evaluating and researching digital interventions. These describe digital intervention development process and explain what kind of software functionality may be implemented in these. They can be used for evaluating both full-fledged interventions and lighter applications, carrying out systematic literature reviews, actual building of software, designing positive user experience, and digital intervention outcome research. Results from a research project regarding a behavior change support system developed by utilizing the PSD model and the BCSS framework for weight management and prevention of metabolic syndrome will be presented. Topics addressed in this presentation will play a central role in most of future digital intervention design and software business.
Harri Oinas-Kukkonen, Ph.D., is Professor of information systems science and Dean of Graduate School (doctoral education) in the University of Oulu, Finland. His research has been published in a variety of computer science, human-computer interaction, organization & management as well as health & medical informatics journals. He is a co-author of the book “Humanizing the Web: Change and Social Innovation” (Palgrave Macmillan, 2013). His main research interests include digital health intervention research, behavior change, and persuasive systems design.